QU'EST-CE QUE L'ARRIVÉE DU DÔME A CHANGÉ DANS TA VIE ? + Ce dôme a rendu ma fuite impossible. J'étais prête à faire mes valises pour le bien de ma fille, Haylee, et je me retrouve coincée où que j'aille. Pour le reste, je ne fais que tenter de vivre le plus normalement possible. Je suis incapable d'exercer mon boulot correctement : ce dôme a tué les ressources en électricité de l'école. Comment est-on censé danser sans musique ?  On fait ce qu'on peut. On ne s'abat pas comme ça, vous savez. On chantonne, on relativise. On trouve des musiciens qui ont encore envie de sortir de chez eux. Mais je crains que mes ados d'élèves ne supportent pas cette situation longtemps, alors j'espère que ça ne durera pas.
   QUELS SONT POUR TOI LES POINTS POSITIFS DE CE DÔME ? ET LES POINTS NÉGATIFS ? + Je redouble de vigilance vis-à-vis de Haylee. Je sens qu'elle se doute que quelque chose ne va pas. On le voit dans ses yeux. On le ressent dans ses gestes d'enfant. Ses questions restent sans réponse car nous nous posons les mêmes. J'ai peur pour elle, oui. Mais dans cette peur, il me reste un espoir : celui de voir enfin mon mari autrement que roué de coups. Qu'il arrête, qu'il y soit obligé. Je n'ai qu'un souhait, qu'il ouvre les yeux avant qu'il soit trop tard, avant que j'aie l'occasion de faire ces valises sorties de leur placard depuis trop longtemps.
   COMMENT IMAGINES-TU TON AVENIR DANS CETTE VILLE ? + Que voulez-vous que je vous raconte ? Bien sûr que non, je ne souhaite pas rester cloîtrée sous une cloche pour le restant de mes jours, mais... vraiment ? Vous voulez savoir ce que j'en pense ? La vie ne s'arrête pas pour autant. Il faudra juste s'y adapter d'une façon ou d'une autre. Peu importe comment, nous y arriverons. L'homme est une race égoïste et ignoble qui trouvera toujours un moyen d'assurer sa survie. Je changerai peut-être du tout au tout : de passions, de mode de vie, de caractère même. Je n'arrive pas à m'imaginer autrement qu'au jour le jour.

   15 CHOSES À SAVOIR SUR MOI

+ Je suis professeur de danse classique et de modern jazz, je donne cours à des ados depuis cinq ans. Avant ça, j'étais danseuse professionnelle. J'étais peu connue, du moins je l'étais à petite échelle, mais j'ai toujours réussi à vivre (modestement) de la danse depuis l'âge de dix-huit ans.

+ J'ai appris le violon sur le tas grâce à un ami d'enfance. Gamins, lui et moi étions toujours fourrés ensemble. Je dansais, lui suivait des cours de musique. Il me rapportait le tout les week-ends. J'ai appris avec lui au fur et à mesure de sa formation. Aujourd'hui et ce depuis sa mort il y a trois ans, je ne le pratique plus. Les seules fois où j'ai essayé, j'en avais des nausées  tellement fortes que la seule solution était d'arrêter.

+ Mon plus grand rêve serait de réaliser un tour du monde avec un simple sac à dos et un camping-car.

+ Je suis ambidextre.

+ J'ai un frère jumeau qui vit depuis sept ans dans le pays natal de sa femme : la Norvège. La séparation était tellement difficile à accepter pour moi que j'en suis devenue insupportable. A tel point que nous sommes restés sur de très mauvais termes. Je n'ai plus de nouvelles de lui depuis et j'en suis plus affectée que ce que je laisse paraître.

+ J'aime un peu trop mon verre de whisky. Un seul chaque soir depuis plusieurs semaines.

+ La musique me permet de tenir le coup, de m'évader. Sans me la jouer mélodramatique : il me serait parfaitement impossible de vivre sans. Ma pire phobie serait de devenir sourde un jour pour cette seule bonne raison.

+ Je déteste les gâteaux et la plupart des pâtisseries. Sans vous parler du Nutella.

+ Mes parents m'ont appelée Eleanor en l'honneur de ma grand-mère maternelle. J'ai toujours détesté ce prénom autant que j'ai aimé son diminutif : Ellie. Je ne m'appelle Eleanor que sur ma carte d'identité depuis bien longtemps. Il n'y a que mes parents qui ont continué à m'appeler comme ça.

+ Je n'ai aucun véritable diplôme scolaire.

+ Les effusions de cris me rendent malade. Autant dire que j'ai souvent la nausée, ces derniers temps.

+ La réponse que vous attendiez tous : oui, ma rousseur est naturelle. Ah, vous vous en fichiez, en fait ?

+ Je voue un véritable culte aux soirées jeux vidéos - pizzas.

+ Il s'en est fallu de peu pour ma carrière : une déchirure musculaire au niveau de la cuisse a bien failli me coûter un arrêt total de sport à vie. Je me suis mieux rétablie que ce qu'en pensaient les médecins et - heureusement - j'ai pu reprendre le sport.

+ Je possède une collection innombrable - et chère à crever - de timbres que j'ai héritée d'un grand-père. Je n'y ai jamais touché mais je refuse de la vendre.

PRÉNOM/PSEUDO + Caroline AGE + 19 ans. FRÉQUENCE DE CONNEXION Disons le plus souvent possible, en général au moins une fois par jour et minimum 1post/semaine. OÙ AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM + Par Dean    SCENARIO OU PERSONNAGE INVENTÉ + Scénario inventé ? *PAN* DERNIER PETIT MOT + Balançoire !

   

Code:

<pris>Rose Leslie</pris> + Ellie A. Clarke

   

- Je l’aime, tu sais.

Je murmure à l’intention de ma fille qui joue dans son lit sans faire attention à moi. Je me dis que peut-être, à force de le répéter, tout ça sera plus facile. On ne m’a jamais appris à gérer une famille. On ne m’a jamais donné de conseil utile pour celle-ci. Il y a des mois que je cogite sur ce que je dois faire, sur ce qui serait le mieux pour Haylee. Et maintenant que ce dôme nous est tombé dessus, que je suis officiellement emprisonnée à Fort Bliss, il n’y a plus d’autre solution pour mon enfant que de rester dans cet environnement aussi longtemps que le voudra cette cloche qui s’est abattue sur nous.

Je me lève sans un bruit, me penche sur le lit et lui embrasse tendrement le front. Il est l’heure pour elle d’essayer de dormir. Et si ma présence à ses côtés me rassure plus que je n’oserais l’avouer, elle ne fait que la perturber un peu plus.

- Ca ira, trésor, j'affirme doucement en refermant la porte sur moi.

D’un pas traîné, je me dirige vers la cuisine. Un glaçon dans mon verre, et j’y verse ce whisky que j’aime un peu trop ces derniers temps. Je rejoins Dean dans le canapé en prenant inconsciemment soin de me recroqueviller le plus possible. Le moindre centimètre m’éloignant de lui est un centimètre de pris. Je ne m’en rends pas  compte, cependant. Et je me contente de siroter mon verre, le regard vacillant entre le liquide ambré et le visage meurtri de mon mari.

En y réfléchissant, je pourrais presque compter sur mes doigts le nombre de jours où, en huit ans, j’ai pu admirer son visage lisse de la moindre trace de coups. Ça me désole. Même si les combats s’étaient largement espacés depuis plusieurs années, dès qu’il allait mieux, il finissait toujours par revenir avec une blessure supplémentaire. Un soupir m’échappe malgré moi alors que j’essaie de compter le nombre de cicatrices visibles en ce moment-même. Et, aussitôt, j’arrête. Ça ne sert à rien.

Je repose mon verre sur la table. Je l’ai bu bien trop vite, comme tous les soirs. Je me rapproche dans le silence et je pose ma tête sur son épaule, j’enfouis mon nez dans son cou. J’ai quitté tout ce que j’avais pour lui. J’ai tout laissé derrière moi pour le suivre ici et l’idée de m’enfuir me rendait aussi malade qu’elle me soulageait. Avant, j’avais une vie à Dallas. Il aurait été tellement facile de faire mes valises, prendre ma fille et retourner chez mes parents, s’ils avaient décidé que leur fille valait la peine qu’on s’inquiète pour elle. Mais depuis le conflit avec Rick, mon frère jumeau, ils avaient choisi leur camp. Au même titre que Rick, je n’ai à présent plus de nouvelles d’eux depuis trois ans. Et ma fierté m’empêche de frapper à leur porte en leur apprenant qu’ils ont une petite fille et que je me suis barrée de chez moi. Et partir dans la nature, vous me direz ? Je l’aurais fait, si j’étais seule. Mais si je l’étais, je n’aurais pas besoin de m’en aller.

Toujours est-il que je suis coincée. Je m’efforce de voir le bon côté de la chose : il est coincé avec moi. Aussi longtemps que nous serons prisonniers de ce dôme, finis les longs voyages. Peut-être que j’arriverai à lui ouvrir les yeux. À lui empêcher, une fois que nous serons libres à nouveau, de recommencer à partir sans savoir tout à fait comment je le reverrai.

Si je le reverrai.

Je lève doucement la tête, un de mes doigts vient tracer la courbe de sa mâchoire et je m’éloigne à nouveau.

- Je vais me coucher, je murmure.

Je crois que c’est la seule parole à laquelle il a eu droit, aujourd’hui. Et je ne le fais même pas exprès. Je m’éloigne malgré moi. Et sur cette pensée, je me lève et le rythme de mes pas est la seule chose qui se laisse entendre dans la maison.

Je me laisse tomber dans mon lit et je compte les minutes, je compte les heures. Le plafond est devenu mon meilleur ami, la toile la plus intéressante du monde. C’est désolant. Je passe un temps monstre à réfléchir, à me retourner et à me cracher des insanités en pensées. Je suis enceinte. A nouveau. Je l'ai appris il y a un mois et je n'ai rien dit à Dean, je me suis contentée d'entamer les démarches : cet enfant ne peut pas naître dans des conditions pareilles. Je pars pour l'hôpital demain matin. Et je m'en veux, oui, je m'en veux terriblement d'être cette épouse, cette mère indigne qui va tuer son propre bébé pour le préserver sans même avoir concerté le père.

Je me sens coupable mais je ne changerai pas d'avis. Dean ne l'apprendra pas. Ce sera comme s'il n'avait jamais existé.

Une main se pose sur mon bas-ventre et je finis par m'endormir dans une somnolence rythmée par les coups dans le sac que j'entends, malgré qu'il soit dans le garage. C'est tous les soirs la même chanson et je suis fatiguée. Fatiguée de me battre avec lui. Fatiguée d'être impuissante, moi qui ait toujours réussi à gérer tout ce qui me faisait face.