Il était une fois...
Saskia échangea un regard avec son frère. Elle savait qu'Ethan la comprendrait en un regard. En même temps pas difficile de comprendre que la pré-ado qu'elle était se lassait de voir que ses parents étaient eux de parfaits ados. Ethan avait toujours été plus amusé qu'agacé, contrairement à sa petite sœur. Mais c'était sûrement parce qu'il avait vu son père retrouvé le sourire en épousant cette femme et en ayant la petite Sassy après qu'ils aient tout deux perdus la mère d'Ethan. Mais Sas' était bien loin de comprendre ça. Parfois, elle oubliait que son père et son frère avait eu une autre vie. Après tout, il avait toujours appelé la belle-mère maman, puisque de toute manière, elle avait toujours tenu ce rôle. Sans jamais faire de différence entre les deux enfants. Si ce n'est à cause de leur différence d'âge. Mais Ethan lui sauve tout de même la mise, lui faisant signe de le suivre, les laissant seuls pour roucouler sur le canapé. Ils atteignent l'étage et il pose alors la main sur les cheveux bruns de la jeune fille, le lui ébouriffant au passage.
« Tu devrais pas te plaindre de les voir comme ça. Tu sais que quand ils se disputent, c'est bien plus moche. » Elle haussa les épaules.
« Ca dure jamais bien longtemps avec eux. Et après c'est encore pire. » Il eut un petit sourire. Elle n'avait pas totalement tort. En réalité, ils se comportaient vraiment comme des adolescents et non comme des parents quand leur relation amoureuse était en ligne de compte. Trop passionnés sans doute.
« Et bien espérons que ça dure toujours comme ça. » Elle hocha la tête. Il avait raison après tout. Comme toujours […] Saskia poussa doucement la porte d’entrée. Elle s’arrêta un instant au seuil de la porte, écoutant les bruits dans la maison. Un soupir de soulagement s’échappa de ses lèvres quand elle se rendit compte qu’il n’y avait pas un bruit à l’intérieur. C’était bien mieux que l’énorme dispute à laquelle elle avait eu droit en rentrant du lycée la veille. Ethan avait bien de la chance de ne plus être à la maison pour entendre tout ça. Elle n’en pouvait plus de cette ambiance tendue entre ses parents. Elle avait 16 ans, ses seules préoccupations auraient dû être ses notes, les garçons et sa façon de s’habiller. Il fallait maintenant y ajouter la mésentente entre ses parents. Ils se déchiraient depuis des semaines et elle ne savait tout simplement pas quoi faire. En temps normal, ils leurs suffisaient d'un jour ou deux pour régler leurs problèmes, mais là. C’est donc un peu plus rassuré qu’elle referme la porte derrière elle et se dirige vers les escaliers. C’est là que les battements de son cœur s’accélèrent brutalement et que la peur lui noue le ventre. Deux valises sont posées là, en bas des escaliers, attendant juste qu'on les emporte. Elle lâche précipitamment son sac de cours et grimpe les marches deux par deux. Elle trouve alors son père dans sa chambre, en train de fermer une troisième valise.
« Papa ?! » C’est la voix d’une petite fille apeurée qui sort de sa bouche. Son père se tourne alors lentement.
« Oh Sassy… » Il lui ouvre tout simplement les bras et elle court s’y blottir.
« Tout va bien se passer ma puce. Ta mère et moi on a juste besoin de réfléchir. » Le sourire aux lèvres, Sutton soulève le plateau qu’elle vient de préparer pour sa mère. Quatre ans qu’elles vivent seules maintenant et si au début cela n’avait pas été facile, Sassy tentait de rendre les choses plus faciles pour sa mère de temps en temps. Comme de lui apporter son petit déjeuner au lit. Et puis, là c’était une totale surprise, elle ne devait même pas être là ce matin. Elle poussa la porte du chambre de sa mère du pied et entra à l’intérieur.
« Bonjour maman ! Bien dor… » Elle venait de se stopper net en remarquant qu’il y avait deux corps dans ce lit. Depuis le divorce, elle n’avait vu sa mère avec personne et elle semblait bien s’accommoder de sa vie de femme célibataire. Finalement, l’homme est le premier à se réveillé.
« Qu’est-ce que tu fais ici, Saskia ? » Elle cligna des yeux plusieurs fois. Elle connaissait très bien cette voix. Et ce visage.
« Papa ?! » Cette fois c’est sa mère qui se redresse.
« Tu devais pas passer le week-end avec Peter ? » Saskia s’avança et posa le plateau sur le lit. C’était ça ou elle allait fini par le lâcher par terre.
« On s’est disputés, alors je suis rentrée te faire une surprise. » Peter était son petit ami depuis quelques mois. Et très prochainement, il allait même devenir son ex. Elle le supportait de moins en moins.
« Mais on s’en fout de ça ! Il se passe quoi ici ? Je croyais que vous supportiez même plus de vous parler au téléphone ! » Sa mère la regardait gênée, tout en mordillant sa lèvre. Son père lui, le paraissait bien moins. Il passa un bras autour de son ex-femme et fit un sourire à sa fille.
« On a décidé de se remarier, Sue. On va redevenir une famille ! » […] Le rire de son frère ne pouvait que l'exaspérer davantage. Il se moquait bien comme il fallait d'elle, le bougre.
« Ouais bah on rira moins quand tu vivra tout ça en direct. C'est facile de les supporter au téléphone ! » Ethan sembla se calmer et reprendre sa respiration.
« Calmes toi Sassy. Ils sont encore en mode lune de miel. » « Ça fait fait plus d'un an qu'ils sont remariés je te rappelle ! » Et voilà que son frère repart dans un fou rire. Au moins, elle aura réussi à le faire rire alors qu'il est en mission dieu seul sait où. Elle détestait le savoir loin et en danger, mais c'était ça la vie de militaire. Elle n'avait plus qu'à l'accepter. Par contre, elle n'était pas obligée d'accepter de retrouver ses parents nus sur le canapé alors qu'elle emmenait son petit copain à la maison.
« Je suis sure que ton petit copain a du se marrer. » Ça c'était bien vraiment. Caleb c'était bien marré. Et si elle n'avait pas hurlé sur ses parents, c'était bien parce qu'il l'avait calmé et entraîné ailleurs.
« J'ai hâte que tu le rencontres ! Je suis sure que tu vas l'adorer. » « Et bien, c'est que tu l'aimes vraiment ce type. » Si il savait. Elle était persuadée d'avoir trouver l'homme qui lui fallait. Il était doux, intelligent, prévenant, drôle... Un vrai prince charmant. Et elle se savait chanceuse de l'avoir trouvé.
Avec un soupir de contentement, elle laissa son dos reposer contre le torse de Caleb, alors qu'il l'entourait de ses bras. Ils étaient chez eux, dans leur appartement. Enfin. Une appartement lumineux, avec une grande pièce à vivre, une cuisine ouverte où elle se voyait déjà préparé des repas -enfin si elle arrivait un jour à faire un plat correct- et puis deux belles chambres. Ils avaient même déjà parler d'un jour la remplir d'un enfant. Même s'ils étaient d'accord pour attendre encore un moment, ils avaient le temps de penser à tout ça. Un baiser sur son cou la tira de sa rêverie.
« Pas que je me plaigne de te tenir dans mes bras, mais on a des cartons qui nous attendent. » Elle eut un sourire. Il avait bien raison. C'était un chantier pour l'instant. Les cartons jonchaient le sol, créant un joyeux pêle-mêle avec les meubles qui n'avaient pas encore gagnés leurs places définitive. Mais en réalité, elle se réjouissait déjà de pouvoir organiser tout ça. De créer un véritable foyer avec lui. Elle tourna alors pour lui faire face, passant ses bras autour du cou de Caleb.
« Bah, on tout le temps pour ça non ? » Dit-elle un sourire joueur sur le visage alors qu'elle se mettait sur la pointe des pieds pour l'embrasser. […] Saskia tendit le verre qu'elle tenait à son frère alors qu'il s'installait sur son canapé.
« Et bien, tu t'es construit un vrai petit nid d'amour, toi. » Elle fit un sourire à Ethan avant de s'installer à ses côtés.
« Et oui. D'ailleurs il serait peut-être temps que tu fasses de même. » Il lui lance un vague regard avant de se pencher vers son verre. Elle le connaît ce regard. Il lui cache quelque chose. Depuis qu'il était de retour à la maison, elle faisait tout pour le voir le plus souvent possible. Bien qu'elle était pas mal prise entre son nouveau travail à la clinique vétérinaire et son histoire avec Caleb. Mais bon, elle savait toujours être attentive auprès de son frère.
« Dis moi ce que tu me caches... » Il eut un sourire.
« Tu me connais trop bien, Sas. » Il eut un soupir avant de passer une main dans ses cheveux.
« Bon, il y a bien une fille. Mais c'est légèrement compliqué. Disons que pour l'instant c'est un secret. » Elle plissa les yeux un instant.
« Tu en fais des mystère, dis donc... Allez racontes moi, tu vas pas me laisser comme ça, si ? » « Je t'assure que tu seras la première au courant quand il y aura des changements. » « Et bien tu m'as l'air bien amoureux quand même. » Saskia aurait presque put le voir rougir. Une chose qu'elle n'aurait pas vraiment cru voir dans sa vie. Il n'avait même pas besoin de répondre. Il ne le fit pas d'ailleurs.
Et il arrive quand ton prince charmant ? » Elle jeta un regard à sa montre.
« Il aurait dû être là depuis un moment. Je vais l'appeler, il doit pas être loin. » « On ne peut pas continuer comme ça... » Murmura Saskia en essuyant les larmes qui inondaient son visage. Des heures qu'ils se disputaient comme ça. Des jours que le moindre prétexte était bon pour qu'ils se sautent à la gorge. Elle se reconnaissait à peine elle-même.
« T'as raison. Je ferais mieux de m'en aller. » Elle releva brusquement la tête. Ce n'était pas vraiment ce à quoi elle s'attendait. Elle pensait plus à demander de l'aide, à prendre le temps de reconstruire leurs couples. Pas de tout casser. De tout abandonner. Mais dans le regard de Caleb, elle pouvait déjà voir qu'il avait baisser les bras.
« Tu veux vraiment que ça finisse comme ça, subitement ? » Son regard s'attrista l'espace d'un instant.
« C'est déjà trop tard, tu le sais aussi bien que moi. » […]
« Et puis, j’ai rencontré quelqu’un. C’est bizarre, j’essaie de rester loin, mais quand je suis avec lui… Je me sens bien. » Saskia regarda sa colocataire avec un petit sourire triste. Sa colocataire, elle n'aurait jamais cru devoir en prendre une un jour. Pourtant, elle avait bien passé une annonce sur le net, quand elle s'était rendue compte que sans Caleb, c'était impossible de tenir le loyer et le charge. Une décision qui lui avait fait bien peur. Pourtant, elle n'avait pas à le regretter. Elle s'entendait bien avec Hazel et la rouquine partageait pas mal de point commun avec elle. La preuve, elles étaient tranquillement installés dans le canapé, une tasse de chocolat chaud en main chacun, une série sur l'écran de la télé. Et elles se confiaient l'une à l'autre. Saskia avait même pris le temps de lui parler de Caleb. Et aujourd'hui c'était elle qui le faisait.
« L’amour, c’est pas toujours facile. Tu verras rapidement de toute façon lequel te rend vraiment heureuse. » Hazel savait qu'elle parlait en connaissance de cause. « Enfin, au moins tu as quelqu'un. Tout les types que je rencontre me font l'effet d'être des crétins. » Elle haussa les épaules en portant sa tasse à ses lèvres.
« Tu es peut-être tout simplement pas encore prête à faire de nouveau confiance. » Hazel n'avait pas vraiment tort. Ça aussi c'était un des points qu'elle appréciait de leur colocation. Au final, elle la connaissait presque aussi bien que son frère. Elle comprenait bien rapidement ce qu'il y avait dans sa tête.
« C'est sûrement vrai. » Murmura-t-elle.
« Je me contenterais des princes charmants de la télé pour l'instant. » C’était avec déception qu’elle insérait sa clef dans la serrure de sa porte ce soir-là. Elle sortait d'un autre premier rendez-vous complètement raté. Elle les cumulait. Et à chaque fois, elle se demandait pourquoi elle continuait à essayer. Pour l'instant, elle se consolait en se disant qu'elle pourrait au moins passer le reste de la soirée avec Hazel. C'était le plus réconfortant pour l'instant. Elle ouvrit la porte avec soupir. Elle allait bien avoir du mal à s’endormir. Subitement, une main se posa sur bouche et la poussa à l’intérieur avant de refermer la porte. Saskia se mit à se débattre, tentant de donner un coup de pied à son agresseur. Puis elle le vit. Le couteau qu’il tenait en main, la lame brillant sou la lumière du clair de lune qui tombait dans le salon grâce à la baie vitré.
« Tu as tout intérêt à te calmer, Saskia. » La peur la figea totalement, et son haleine pleine d’alcool l’atteignit en plein visage. Elle sentit alors la lame froide contre son cou. Puis une autre pensée tout aussi angoissante lui vint à l’esprit. Il connaissait son prénom, alors qu’elle était sure, elle ne connaissait pas cette voix. Elle ne put que l’écouter et se laisser faire, son cœur tambourinant dans poitrine.
« Bien. Maintenant, chérie, on va retrouver Hazel. » Ses yeux s'écarquillèrent alors qu'il poussait la porte du bout du pied. […] Son plaid fermement serré autour de ses épaules, Saskia fixait ses pieds. Hazel était à côté d’elle et dans le même état léthargique. Elles avaient réussis à se défendre contre ce fou, surtout grâce à la présence d'esprit de la rouquine. Et de ses numéros rapides sur son téléphone. Leur agresseur lui, avait pris la fuite. Remettant ce maudit couteau sous le cou de la brune. La faisant se rendre compte d'à quel point elle était faible et démunie. Mais elles avaient eus de la chance. Beaucoup de chance. Elles n’avaient récolté que quelques égratignures et quelques hématomes. Les choses auraient pu être bien plus moches. Le policer qui s’occupaient d’elles revint, deux tasses de café fumantes en main. C'était l'ex de Hazel, leur sauveur et c’était la seule chose qui avait permis à Sas de se détendre. Enfin, juste un peu. Elle n’était plus sure d’être capable de se détendre un jour. Elle attrapa la tasse avec gratitude. La chaleur de la boisson se diffusa jusqu’à ses os. Elle était frigorifiée. Et totalement apeurée. D'autant plus qu'ils avaient pu mettre un nom sur ce socipathe. Ces cauchemars allaient s'appeler Derek maintenant.
Elle s’était stoppé devant la porte, n’osant même pas y entrer. Elle regrettait déjà d’avoir dit oui à sa frère. Lui et ses idées stupides. Deux jours étaient passés depuis son agression, il était normal qu'elle ne veuille pas sortir. Pas pour Ethan qui l'avait envoyé dans ce groupe de soutien. Elle regardait les gens qui était déjà présent dans la salle. La plupart avec des cafés ou des biscuits en main. Ils discutaient, presque joyeusement. Comment pouvait-ils rire s’ils avaient vraiment vécue le même genre de chose qu’elle. Depuis Derek, elle ne se souvenait pas avoir rit. Non, elle n’était pas prête à entrer dedans. Elle s’apprêtait à faire demi-tour, lorsqu’une main se posa sur son épaule. Quelqu’un était derrière elle.
« Crois pas qu’ils rient parce qu’ils sont heureux. Ici, ils décompressent, tout simplement. Tu devrais essayer. » Elle tourna son regard vers l’homme qui venait de lui parler. Des yeux bleus, à couper le souffle, un sourire charmeur. Et voilà qu’elle était subjuguée de nouveau par un homme. Pourtant, au fond de son regard, elle avait l’impression d’y voir quelque chose de sombre. De perdu. Il passa devant elle et se stoppa devant la porte. D’un signe de tête, il lui intima de rentrer. Elle le suivit, à l’intérieur, sans réfléchir. Tout le monde commença à prendre place sur les chaises installer en rond, elle s’installa à côté de l’homme qui l’avait abordé dans le couloir. Elle avait peur qu’ils se mettent tous à la regarder, puisqu’elle était la petite dernière. Mais non, après tout, ils étaient tous passés par là et devaient comprendre. Ils commencèrent par tous se présenter, chacun à tour de rôle. Arriva le tour de l’homme à côté d’elle.
« Je suis Jonah, j’ai été agressé il y a un an. » Tout le monde c’était présenté comme ça. Bizarre de se présenter avec la date de son agression. Finalement, son tour arriva, tout les regards convergèrent vers elle.
« Je suis Saskia. J’ai… » Elle n’arrivait même pas à dire le mot agression.
« C’était il y a deux jours. » On passa alors au suivant. Jonah posa de nouveau sa main sur épaule. Le reste de la réunion, elle n’ouvrit pas la bouche. Certains prirent la parole, parlant de leur combat au jour le jour. Au final, ils vivaient tous la même chose qu’elle. Cette peur qui ne la lâchait pas, qui la suivait comme son ombre. A la fin, certains se dirigèrent vers la sortie, tandis que d’autres se dirigeaient vers la table où café et gâteau les attendaient. Elle resta un instant sur sa chaise, ne sachant pas trop ce qu’elle voulait faire. Ce fut Jonah qui revint de nouveau vers elle, lui tendait un gobelet de café.
« Il est pas très bon, mais on est tous accroc à la caféine. » Elle aussi. Elle le remercia d’un signe de tête et porta le café à ses lèvres. Il avait raison, il n’était pas bon du tout. Presque aussi mauvais que celui du commissariat de police.
« On fait une belle brochette de dépressifs, hein ?! » Elle eut un petit rire, avant de se stopper subitement. Elle l’avait fait. Elle avait rit. Il posa de nouveau sa main sur son épaule.
« T’as le droit de rire. Ne laisses pas l’ordure qui t’as fait ça te briser totalement. Ne deviens pas comme moi. » Elle se tourna vers lui, osant pour la première fois lui parler.
« Tu ne m’as pas l’air si mal que ça. » Il pencha la tête sur le côté.
« Tu m’as pas vu dans mes mauvais moments. Je me suis mis au kick-boxing, ça aide. » « Je devrais peut-être essayer. » Après tout, ce n’était peut-être pas une mauvaise idée de taper sur quelque chose, en imaginant que c’était Derek.
« Je t’apprends si tu veux. » Elle tambourina à la porte, Jonah finit par lui ouvrir. Elle se figea alors. Il avait un œil au beurre noir, une coupure à la lèvre.
« Qu’est-ce qui t’es arrivé ? » Il se dirigea vers son canapé. Elle entra dans son appartement et referma la porte derrière elle.
« J’me suis battu. » « Tu quoi ? » Elle avait déjà ressentie ça, qu’il avait quelque chose de sombre en lui, d’autodestructeur.
« Je suis pas comme toi. Je réagis pas de la même manière. Si toi c’est ta peur qui a prit le dessus, moi c’est la colère. » Elle poussa un long soupir.
« T’as désinfecté ta lèvre au moins ? Elle a l’air enflé. » « Non. » « Où est ta trousse à pharmacie ? » « Dans la salle de bain. » Elle s’y dirigea et attrapa coton et désinfectant. Elle revint vers lui, posant ses fesses sur la table basse pour être face à lui. Elle entreprit de désinfecter sa coupure. Ils restèrent un instant silencieux. Elle n’osait même pas lever son regard vers lui, alors qu’elle sentait le sien sur elle.
« Pourquoi t’es venue ? Alors que je t’ai envoyé bouler au téléphone. » Elle posa le coton qu’elle tenait pour le regarder. Quand il n'était pas venue à la dernière réunion, elle l'avait appelé. Et il l'avait royalement envoyé balader. Pourtant, elle était là.
« T’es pas au courant que je suis têtue comme fille ? » Il lui rendit son sourire avant de subitement l’attirer vers lui pour l’embrasser. Pendant un quart de secondes, elle ne réagit pas. Puis elle finit par lui rendre son baiser et par passer ses bras autour de son cou. Et lorsqu’il l’attira dans le canapé, elle se laissa faire. (…) Elle se précipita dans le salon pour attraper son téléphone avant qu’il ne réveille Jonah Ils avaient finis par gagner le lit de Jonah. C’était déjà le matin et elle ne savait déjà plus ce qu’elle devait faire. Elle réussit finalement à trouver son téléphone, qui avait fini entre deux coussins sur le canapé. C’était Ethan qui l’appelait. Elle rejeta l’appel. Pas la peine de lui laisser se rendre compte de quelques chose. D'autant qu'elle ne saurait exactement expliquée ce qui l'attirait chez Jonah. Il était tout sauf un prince charmant. C'était peut-être ça d'ailleurs. Il était aussi abimée qu’elle. D’un autre côté, elle ne savait même pas si cette nuit avait une réelle signification. C’était sans doute juste une nuit comme ça. Elle prit une profonde inspiration. Elle faisait n’importe quoi. Il lui restait alors plus qu’une chose à faire, partir en douce.
« T’es déjà debout. » Trop tard. Il ne lui restait plus qu’à affronter.
« Je voulais rentrer chez moi avant d’aller au travail. » Un jolie mensonge. Elle lâcha un soupir.
« Écoutes pour cette nuit… » « Je sais, c’était une erreur. » Voilà qui faisait mal, quand même.
« Ouais, t’as raison. » mumura-t-elle, d’une voix neutre.
« On se voit à la réunion, hein ?! » Elle quitta alors l’appartement, le plus rapidement possible.
Elle s'éveilla en sursaut, perçant le silence de l'appartement par un cri. Les cauchemars ne la quittaient pas, jamais. Et encore moins avec ce dôme. Mais elle sait qu'elle n'est pas seule. D'ailleurs, elle voit la porte de sa chambre s'ouvrir.
« Sask, je suis là. » Hazel se glisse dans son lit avant de glisser sa main dans la sienne. Toute les nuits c'étaient ainsi. Ou presque. Chacune son tour de faire des cauchemars. Et parfois, elles ne luttent même pas, s'endormant ensemble dans le canapé. Leurs angoisses ne semblaient pas vouloir partir. Surtout quand on leur avait annoncé que leur agresseur devait lui aussi être sous le dôme. Coincé en ville tout comme elles. Rendant toute fuite impossible. Au moins, elles étaient deux.
« Merci. » Murmura-t-elle. Petit à petit, elle parvint à se rendormir. Mais uniquement parce qu'elle sait que tout l'appartement est verrouillée et parce qu'elle n'est pas seule