Siobhan & Saskia

got a secret, can you keep it ?

Saskia arrêta doucement le moteur de sa voiture et poussa un soupir. Sa mère avait franchement des idées bizarres. Pourquoi insister à perpétuer le déjeuner familiale du dimanche quand on est en train de devenir un poisson coincé dans son bocal. Parce que oui, pour elle Fort Bliss était devenue un aquarium. Enfin, quand elle avait une idée en tête, sa mère était incapable d'en démordre. Surtout qu'elle ne cessait de dire que son cousin avait besoin de compagnie, vu qu'il ne connaissait personne dans cette ville. Mais ses parents n'avaient pas vraiment compris qu'il ne voulait pas vraiment de la compagnie de ses deux quinquagénaire qui se prenaient encore pour des adolescents dans leur tête. A tout les coups, il allait trouver le premier moyen venu pour s'enfuir. Et puis, elle savait que son cousin était totalement capable de rencontrer du monde et de se faire des amis sans l'aide de personne. Enfin, pour le moment, elle était bien là devant la maison où elle avait grandit, à se demander ce qu'elle faisait bien là. Mais elle sortit tout de même de la voiture, attrapant au passage le gâteau qu'elle avait apporté. Elle se sentait encore plus ridicule comme ça, à faire comme si le monde tournait toujours rond. Elle verrouilla sa voiture et jeta un regard à droite puis à gauche avant de traverser la route pour atteindre l'allée de l'entrée de la maison. Elle avait plus regardé autour d'elle pour s'assurer qu'aucun dangereux psychopathe n'était là plutôt que pour vérifier qu'aucune voiture n'arrivait. Après tout, elle était l'une des rares folles à continuer à conduire alors que chacun tentait de préserver son plein d'essence. Mais elle, elle avait l'impression que marcher dans la rue ne ferait que l'exposer davantage. De toute façon, la peur avait rarement quelque chose de logique. Et si cela lui permettait de ne pas rester cloîtrer chez elle parce qu'elle avait trop peur, autant en passer par là. Mais elle se rendit vite compte que c'était une illusion alors qu'elle ne remarqua qu'à cet instant qu'il y avait une jeune femme devant la maison. Elle semblait regarder la maison comme si elle était à la recherche de quelque chose ou de quelqu'un. Mais au moins, elle semblait inoffensive. « Vous cherchez quelqu'un ? » Elle aussi n'avait pas du faire attention à qui était là et Saskia la surprit, puisqu'elle remarqua un léger sursaut de surprise. « Vous cherchez sûrement Salem ? Mon cousin doit être à l'intérieur coincé entre mes parents et leur bisouillage incessants... Vous voulez que j'aille le chercher ? »

Siobhan & Saskia

got a secret, can you keep it ?

S'il n'y avait pas eu le sursaut, cela aurait été le petit cri qui aurait fait comprendre à Saskia que la jeune fille ne l'avait pas vu venir. Quand elle se tourna vers elle, Sassy lui trouva un air de biche effrayée. Et elle en avait déjà vu au cabinet, elle savait parfaitement de quoi elle parlait. « Je... euh ... non ... je ... » Il lui vint à l'esprit que la jeune fille avait un air vaguement familier... Elle l'avait déjà vu ailleurs ? Non, elle en était persuadée. C'est autre chose. Quelque chose de plus subtil dans ses traits. Enfin, c'était peut-être elle qui se faisait des films. D'ailleurs, ça devait être une amie à Salem, au vu de son âge, elle ne voyait que ça. C'est d'ailleurs ce qu'elle lui dit, lui proposant même d'aller chercher son cousin, elle était sure qu'il serait trop heureux de s'échapper de ce repas de famille dont il ne voulait sûrement pas. Mais cette idée sembla subitement éffrayée la jeune femme qui se mit à reculer de quelques pas. « Non, je ... j'ai du me tromper ... Nathaël ne doit pas être ici ... » C'est quand elle prononça le prénom de son père que Saskia comprit d'où lui venait cet air familier. C'était ses yeux, elle avait exactement les même que leur père. Qu'elle aussi. C'était les yeux des Ashcroft. Si les couleurs différenciaient, la forme restaient bien souvent la même. Était-elle de la famille ? Une cousine dont elle aurait ignoré l'existence ? Mais pourquoi voulait-elle partir subitement dans ce cas ? D'ailleurs elle continue à reculer. « Je suis désolée de vous avoir déranger. » « Mais non, vous ne me... ATTENTION ! » Mais trop tard, la jeune femme avait continuer à reculer jusqu'à se retrouver les fesses par terre au milieu des poubelles. Ce fut plus fort que Saskia, elle ne put s'empêcher d'avoir un sourire. En même temps, il y avait quelque chose de comique dans cette situation. Il ne fallait pas se mentir. Mais bon, elle tenta de se montrer un peu plus sérieuse. Posant la boite de son gâteau sur une des rares poubelles qui étaient encore debout, elle se tourna de nouveau vers la jeune inconnue, lui tendant la main pour l'aider à se relever. « Vous vous êtes pas fait mal ? » Parce que bon, sa chute avait peut-être eu l'air drôle, elle avait quand même dû se faire mal. Une chute restait une chute. Et autant l'aider à se relever de toute manière. Une fois qu'elle fut sur ses pieds, elle lui lâcha la main, avant de regarder si elle n'avait rien de casser. Elle grimaça en voyant son bras tout égratigné. « Vous vous êtes pas loupés. Allons à l'intérieur, que je vous soigne ça. » Se rappelant que visiblement, elle voulait voir son père, Saskia reprit : « En plus Nathaël est bien là. Mon père ne quitte que rarement la maison de toute manière. »